Dimanche 23 mars 2025, 23h38. Dayot Upamecano a propulsé l’équipe de France au Final Four de la Ligue des Nations après un scénario extraordinaire contre la Croatie (0-2 ; 2-0, 5-4 aux t.a.b). À ce moment-là, le défenseur du Bayern Munich se dirigeait vers le héros de la soirée : Mike Maignan. Moins en forme ces derniers temps et critiqué pour ses performances mitigées sous le maillot de l’AC Milan depuis le début de la saison, l’ancien gardien du LOSC a pourtant rappelé à tous quel excellent portier il est face aux Vatreni. Jamais inquiet durant les 120 minutes, le natif de Cayenne a sorti le grand jeu en repoussant sur sa gauche les tentatives de Martin Baturina et Josip Stasinic. Auparavant, il avait également contraint Franjo Ivanovic à une frappe non cadrée. Héros du match, l'international français (28 sélections) est devenu le premier dans l’histoire des Bleus à remporter deux séances de tirs au but consécutives.
Pour mémoire, l’été dernier en Allemagne, la France avait déjà éliminé le Portugal en quart de finale de l’Euro aux tirs au but (5-3). Ce nouvel exploit éloigne logiquement les fantômes de Doha 2022 et souligne que le gardien d’1m91 demeure un véritable spécialiste dans cet exercice. « Après nos deux buts, on a voulu en marquer un troisième. On n’y est pas parvenus, donc il y a eu la prolongation puis les tirs au but. Mais on sait qu’en cas de séance, on a un gardien qui fait la différence. Cela nous donne un avantage, ça nous met en confiance », confiait Kylian Mbappé au micro de TF1. Noté 8,5 par la rédaction de FM, Magic Mike a également été loué par son coéquipier Aurélien Tchouaméni. « C’est un des meilleurs gardiens du monde, cela nous aide sur les tirs au but. Il dégage une présence qui rend la tâche encore plus difficile pour le tireur », a souligné le milieu de terrain madrilène en zone mixte.
En parallèle, Didier Deschamps, présent en conférence de presse, a également salué les qualités de son gardien, une nouvelle fois déterminant. « D’un côté, les joueurs de l’équipe de France savent très bien que Mike est très performant. De l’autre, il a cette capacité à peser dans le duel face aux tireurs adverses. C’est un rapport de force. Il possède cette qualité, c’est un geste technique. Et ensuite, il y a l’influence du gardien. En face, ils savent que c’est Mike dans le but et qu’il est performant. Grâce à lui, nous sommes qualifiés », reconnaissait le sélectionneur des Bleus avant d’ajouter : « nos tireurs ont aussi mieux tiré que les Croates. Ce serait rageant d’échouer sur cette séance alors que nous avons eu de nombreuses occasions pour creuser l’écart ». Déjà décisif à Split avec un penalty arrêté, Maignan a donné l’impression d’avoir une emprise mentale sur les tireurs croates. Une perception que le principal concerné a d’ailleurs développée au micro du diffuseur.
« C’est un duel psychologique. On arrive à la fin d’un match où les joueurs ont beaucoup couru, la lucidité n’est pas toujours là. Il est important de prendre beaucoup d’espace dans le but et d’essayer de dominer. Les tireurs ont un grand but. Nous, nous devons utiliser tous les outils à notre disposition », confiait l’ex-gardien du PSG avant de revenir sur son arrêt décisif en Croatie : « Au match aller, j’ai eu les lasers (au moment d’un penalty arrêté à la 5e minute, ndlr), des partenaires sont entrés dans la surface, cela a agacé le tireur croate. C’est un duel qui se joue dans la tête, dans les yeux, un face-à-face. C’est un exercice où j’ai pas mal de réussite. J’espère que cela va continuer ». Évoquant la performance globale de ses coéquipiers, Maignan a également exprimé sa satisfaction d'atteindre le Final Four, où les Bleus - qui ont désormais remporté la moitié de leurs séances de tirs au but - affronteront l’Espagne, championne d’Europe en titre.
« On savait que c’était un match revanchard, ils nous avaient dominés chez eux, faisant ce qu'ils voulaient. Cela a piqué notre orgueil. On savait qu'il fallait être concentrés du début à la fin, que cela pouvait aller aux tirs au but. J’étais prêt. Nous étions confiants et très soudés. Nous savions qu’il fallait donner le maximum, tirer dans le même sens. On jouait chez nous, avec tout notre public, c’était plus simple malgré la qualité de l’adversaire. Nous avons été plus agressifs, plus concentrés. Comme je l’ai dit, on a besoin de ces défis pour réagir comme cela. C’est bien d’avoir ces moments dans une carrière, cela nous rappelle qu’il faut travailler et ne pas prendre les adversaires à la légère ». Une chose est sûre, avec un Mike Maignan à ce niveau, l’équipe de France peut espérer de grandes choses en juin prochain face à la Roja, mais surtout en 2026, lors de la Coupe du Monde organisée au Canada, au Mexique et aux États-Unis.