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FC Zürich : Benjamin Mendy face à de nouvelles complications

France-Croatie. C'est l'affiche de la double confrontation des quarts de finale de la Ligue des Nations, mais c'est également celle de la finale de la Coupe du monde 2018, remportée par les Bleus. Parmi eux se trouvait Benjamin Mendy, un joueur qui a connu des hauts et des bas depuis ce fameux match du 15 juillet au stade Loujniki de Moscou. Ce jour-là, le néo-champion du monde était aux anges, lui qui avait été aperçu souriant sur la table durant la conférence de presse de Didier Deschamps. Un bonheur qui paraît aujourd'hui très lointain, puisque l'on n'a plus revu Mendy sous le maillot frappé du coq depuis le 17 novembre 2019, lors d'une rencontre contre l'Albanie, dans le cadre des éliminatoires de l'Euro 2020. En effet, le footballeur, qui totalise 10 sélections (dont 7 en tant que titulaire), a subi une véritable descente aux enfers en 2021.

Le Français, alors joueur à Manchester City, a été accusé de viol et de tentatives de viol par six jeunes femmes à Manchester. Placé en détention pendant quatre mois avant d'être libéré sous caution, l'ancien joueur de l'OM et de l'AS Monaco a toujours clamé son innocence. Il a été finalement blanchi en juillet 2023, mais a ensuite retenu l'attention des tribunaux en se positionnant comme plaignant contre les Skyblues pour non-versement de ses salaires dus entre septembre 2021 et juillet 2023, un bras de fer qu'il a remporté. Côté football, le natif de Longjumeau a retrouvé le chemin des terrains avec le FC Lorient en 2023, mais sa relance n’a pas été concluante. Après une saison marquée par une relégation en L2 et seulement 15 apparitions à son actif, Mendy a été mis à l’écart cette saison.

Le latéral gauche s’est alors entraîné seul, suivant un programme avec un préparateur physique dans divers stades parisiens, salles de sport en Île-de-France et même à Dakar. Il a également fréquenté l’Académie Aspetar au Qatar, comme l’a révélé L’Équipe. Ce travail de l'ombre s'est avéré essentiel pour retrouver un club. Après avoir résilié son contrat avec le FC Lorient, Mendy a rebondi en Suisse, précisément au FC Zürich. Le 11 février, il a donc signé un bail jusqu’en juin 2026. Un nouveau défi inattendu pour Benjamin Mendy, qui avait hâte de retrouver les terrains. « Dès que les contacts ont été établis entre mon agent et le club, j'ai ressenti l'envie de les rejoindre. L'histoire du club et le challenge qu'il propose m'ont séduit. Je sais que c'est l'équipe qui possède les plus fervents supporters en Suisse. Le président et sa femme dirigent le club depuis longtemps, c'est comme rejoindre une famille. »

Il a ajouté : « Ce sont des souvenirs qui restent. Cela va au-delà du football. Mon projet est de retrouver la Ligue des champions et de ramener Zürich à sa place. Je peux apporter de l'expérience, du sang-froid pour gagner des titres, et contribuer à forger un collectif uni et solidaire. » Son entraîneur, Ricardo Moniz, peut donc s'appuyer sur son expérience, comme il l'a expliqué avant son premier match. « Il n’a pas joué depuis un certain temps, mais il est très important mentalement. Quand il est à la table, tout le monde s’assoit autour de lui. C’est une personne inspirante, il parle de son expérience en Angleterre où il a joué longtemps. Je trouve cela intéressant à observer. Même s'il n'est pas au sommet de sa forme physique, il est le genre de joueur apprécié pour faire la différence. Ce n'est pas un suiveur, c'est pour cela que nous l'avons mis sur le banc. Nous verrons s'il jouera et combien de temps. »

Mendy a finalement pu jouer quelques minutes le 22 février dernier face à Yverdon en championnat. C'était ses premiers pas avec ses nouvelles couleurs. Entré en jeu pendant 20 minutes, il a contribué à la victoire en délivrant une passe décisive. Le 27 février, il a enchaîné avec un match à domicile en Coupe de Suisse, mais son équipe a perdu 3 à 2 contre les Young Boys, Mendy ayant joué 19 minutes. Il a ensuite pris part à deux autres matches de championnat (11 minutes contre Lugano le 2 mars et 45 minutes contre Servette le 9 mars). Le week-end dernier, le 15 mars, il est resté sur le banc lors de la réception du Servette (défaite 3-2). Ainsi, depuis son arrivée en Suisse, le latéral gauche a participé à quatre rencontres toutes compétitions confondues, pour un total de 95 minutes de jeu (1 passe décisive), sans jamais être titulaire.

Pour l'heure, le bilan est mitigé pour un joueur de son calibre, selon Lucas Werder, journaliste pour Blick, contacté par nos soins. « Il pourrait encore devenir un atout majeur. Cependant, les premiers matches ont montré qu'il n'est pas du tout en forme. On constate qu'il n'a pas joué depuis des mois. Bien qu'il ait enregistré une passe décisive, il a également été responsable de deux buts encaissés à cause d'erreurs flagrantes. C'est dur à entendre, mais il semble ressembler à un footballeur amateur évoluant avec des pros. » Moins d'un mois après son retour sur le terrain, le joueur de 30 ans cherche encore à retrouver le rythme, lui dont la signature a suscité beaucoup de réactions en Suisse.

Blick évoque que le FC Zürich a été fortement critiqué pour ce transfert. Toutefois, le footballeur bénéficie du soutien de son président, Ancillo Canepa, qui n'a pas hésité à le défendre. « Nous ne nous attendions pas à une telle virulence dans les réactions. Nous le soutenons », a-t-il déclaré, soulignant que Mendy a « changé de style de vie ». La copropriétaire du club, Heliane Canepa, a également pris la parole à ce sujet dans les colonnes de Blick : « J’ai eu l’impression que tout collait bien. » Soutenu par sa direction, Mendy a cependant fait face à un accueil hostile en Suisse, comme l'indique Blick. « Son entrée en jeu contre Yverdon a été accueillie par des sifflets et des huées. Le club a cherché à dialoguer avec lui à nouveau. »

Le président du FC Zürich a souligné que Mendy pourrait apporter une sensibilisation aux jeunes sur divers sujets. « Nous avons discuté en profondeur de toute la thématique. Cela nous a encore plus convaincus de son intégrité. Il nous a paru déterminé à tirer les leçons de son passé. Nous avons des personnes chargées de veiller à ce que les joueurs se comportent correctement en dehors des terrains. Nous prenons cela très au sérieux. » Selon Lucas Werder, le club suisse a sous-estimé l'impact de la signature de Mendy. « Son passé a été un sujet de discussion majeur lors de son recrutement. Le club a minimisé la situation, surpris par la couverture médiatique. Jusqu'à présent, Mendy n'a pas non plus pris la parole auprès des médias, et les supporters se sont opposés à sa signature, avec des banderoles affichées dans les tribunes. Jusqu'à présent, le club n’a pas tiré parti de la signature de Mendy, bien au contraire. » L'impact de Benjamin Mendy n’est pas encore visible à Zürich.