80 000 personnes attendaient de revivre le France-Ukraine de 2013. L'équipe de France, lourdement battue 2-0 lors du match aller en Croatie, devait réaliser une remontée semblable à celle des Bleus lors des barrages du Mondial 2014. Après les critiques qui avaient suivi le premier match, Didier Deschamps optait pour un 4-2-3-1, avec Koné et Tchouaméni au milieu de terrain, en soutien à Olise, Dembélé et Barcola. Le capitaine Mbappé était seul en pointe, déterminé à impulser la révolte.
Dès le départ, les Tricolores mettaient la pression sur le but de Livakovic, affichant un visage bien plus engageant que lors du match aller. Cependant, l'efficacité faisait défaut, et Mbappé voyait sa reprise s'envoler hors du cadre (14e), suivie d'une tête de Tchouaméni juste à côté (17e). La meilleure occasion venait d'une superbe passe en profondeur vers Barcola, qui se heurtait à une belle parade de Livakovic (38e). Un penalty aurait même pu être accordé aux Bleus lors d'un contact entre Olise et Caleta-Car (23e).
Il était temps d'accélérer, et la délivrance venait d'un magnifique coup franc d'Olise qui laissait le gardien croate sur place (1-0, 52e). Pourtant, tout restait à faire, il fallait marquer un deuxième but pour égaliser. Tchouaméni manquait une nouvelle tête (61e), avant que Mbappé ne se crée une grosse occasion, frustrant le buteur madrilène (75e). Le temps passant, la France se dirigeait vers l'élimination. Cependant, une combinaison réussie entre Mbappé et Olise permettait à Dembélé de faire exploser le Stade de France (2-0, 80e).
Les Bleus continuaient de pousser, mais ne pouvaient éviter les prolongations. L'attaque française se faisait encore pressante avec une frappe de Doué, reprise par Dembélé et déviée par Gvardiol (97e). Mbappé ratait un face-à-face dans un angle difficile (108e) et, malgré ses nombreuses tentatives, Livakovic continuait de frustrer l'attaquant (117e). Finalement, le match se décidait aux tirs au but. Après une séance intense, marquée par les échecs de Koundé et Théo Hernandez, les Bleus, soutenus par un Maignan décisif, réalisaient l'exploit et se qualifiaient pour les demi-finales, où ils affronteront l'Espagne.
L'homme du match : Michael Olise (8,5) : un match à savourer sans modération. Le Bavarois a été le véritable lien entre le milieu et l'attaque, et de loin le meilleur offensif des Tricolores. Dans son rôle de soutien à Mbappé, il a été un véritable cauchemar pour la défense croate, toujours imprévisible. Son placement entre les lignes et ses passes précises ont souvent créé des opportunités, dont une caviar pour Barcola (32e). Sa seconde période a été remarquable, ponctuée par un coup franc exceptionnel et une passe décisive pour Dembélé (80e). Deschamps semble avoir enfin trouvé la formule pour l'exploiter au mieux. Remplacé par Camavinga (106e) après un coup.
- Maignan (8,5) : décisif avec les Bleus malgré des critiques en club, le gardien a démontré sa solidité. Au début du match, il a profité de l'emprise collective de l'équipe, mais a su se montrer intraitable lors de la séance de tirs au but, repoussant deux tentatives et envoyant son équipe au Final Four.
- Koundé (6,5) : après une performance décevante en Croatie, le latéral a réagi de belle manière au Stade de France. Solide défensivement et actif offensivement, il a multiplié les montées, offrant des opportunités sans toutefois réussir son penalty.
- Upamecano (8) : remplaçant à Split, le défenseur du Bayern Munich a été impérial face aux Vatreni. Solide dans les duels et précis dans ses passes, il a su contenir les offensives croates. Son tir au but a également été un succès.
- Saliba (7) : aligné en défense, il a été serein dans ses interventions et a toujours pris le dessus sur Budimir. Actif dans les deux phases de jeu, il a été solide tout au long du match.
- T.Hernandez (4) : titularisé à la place de Digne, il a eu peu d'opportunités en défense. En attaque, ses tentatives ont manqué de précision.
- Tchouameni (7,5) : après un match raté à Split, il a su se ressaisir. Son impact dans les duels et ses bonnes interceptions ont été déterminants. Son association avec Koné a été prometteuse.
- Koné (7) : en soutien de Tchouameni, il a apporté créativité et présence. Même s'il a eu quelques maladresses, il a limité l'influence des milieux croates.
- Dembélé (6) : son match a été contrasté. Peu visible en première période, il a su se montrer à son avantage en seconde, offrant une passe décisive à Mbappé et marquant le but du 2-0.
- Mbappé (5,5) : pour son retour, il a montré des accélérations prometteuses, mais a manqué d'efficacité, finissant sans but malgré plusieurs occasions.
- Barcola (4) : en demi-teinte, il a commencé fort mais sa performance a faibli. Remplacé par Doué (64e), qui a montré de la personnalité en attaque.
- Livakovic (7) : malgré deux buts encaissés, il a été exceptionnel, réalisant plusieurs parades décisives et maintenant son équipe dans le match.
- Stanisic (4) : en difficulté face à Barcola, il a progressivement trouvé ses repères mais a manqué dans les moments clés.
- Sutalo (4) : solide au début, il a manqué de prise de balle et a faibli face à la pression française, mais a maintenu la défense en prolongation.
- Caleta-Car (3) : difficile dans son intervention défensive, il a manqué de présence et a été responsable du but de Dembélé.
- Gvardiol (3,5) : moins solide que lors du match aller, il a souffert face à Olise, laissant des occasions malgré quelques bonnes interventions.
- Kovacic (4,5) : important à la relance, il n'a pas réussi à être aussi incisif qu'au match aller.
- Modric (4,5) : bien qu'il ait eu du mal avec la pression, il a su provoquer des décalages en première période, mais n'a pas eu d'impact en seconde.
- Kramaric (3) : invisible devant, il a peiné à créer des occasions et a été dépassé par la défense française.
- Sucic (3) : peu percutant, il a eu du mal à offrir des opportunités malgré une bonne activité.
- Perisic (3,5) : dans un rôle défensif, il n'a pas pu s'exprimer offensivement face à une pression intense.
- Budimir (3) : absent du jeu, il a eu une seule occasion sans succès. Remplacé par Ivanović (60e), tout aussi discret et ayant manqué son penalty.