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Ligue des Nations : comment l'équipe de France peut réaliser un exploit face à la Croatie ?

La douche froide. L’équipe de France, qui espérait beaucoup avec le retour de l’association Mbappé-Dembélé, a subi une défaite nette en Croatie lors du quart de finale aller de la Ligue des Nations, avec un score de 2-0. La première période a généré beaucoup d’amertume, les Bleus n’étant pas au rendez-vous. La défense s'est écroulée, avec un Saliba imprécis et désarçonné, et un Konaté en grande difficulté, coupable d'avoir provoqué un penalty. Sans un Mike Maignan impérial, les Tricolores auraient quitté Split avec un score encore plus sévère. Le milieu de terrain a également été défaillant, incapable de donner la moindre impulsion à un collectif en panne de créativité.

C’est sans doute dans cette zone que Didier Deschamps et son staff concentreront leur travail en vue du retour dimanche au Stade de France (20h45). Avec deux buts de retard, l’équipe de France se voit contrainte de réaliser un exploit similaire à celui du barrage de la Coupe du Monde 2014 contre l’Ukraine. Après une défaite 2-0 à l’aller, elle avait réussi à renverser la situation (3-0) dans une enceinte dionysienne en feu. Cet exploit avait marqué la naissance d'un groupe dont la plupart des membres ont participé au Brésil, puis à l’Euro 2016, et même au Mondial victorieux en Russie deux ans plus tard. Deschamps avait opéré cinq changements entre ces deux matches, y compris au niveau de la défense.

Le trio au milieu de terrain (Tchouaméni, Guendouzi, Rabiot) a failli, et ce qui frappe, c’est le manque de créativité. Le joueur de la Lazio avait occupé ce rôle avec succès cet automne, mais a cette fois montré ses limites. À ses côtés, Tchouaméni a pris trop peu de risques, tandis que Rabiot se contentait d’occuper l’axe en phase offensive, laissant le couloir à Digne. Son manque d’implication défensive a d’ailleurs permis à Perišić d’ajuster sa reprise sur le second but. L’entrée de Camavinga à la place du Marseillais a été particulièrement décevante. Sensé d’apporter son bagage technique, le Madrilène a affiché un bilan très médiocre.

Il n’a pas réussi à se mettre en valeur, tandis que Manu Koné n’a eu que cinq minutes pour s'illustrer. D'autres solutions plus offensives existent, comme Désiré Doué, capable d’évoluer au milieu ou plus haut sur le terrain. Son manque d’expérience internationale (aucune sélection) pourrait freiner les ardeurs d’un Didier Deschamps qui devra prendre des risques au match retour. Zaïre-Emery a un profil plus travailleur, mais il sait aussi se montrer décisif dans les 20 derniers mètres. Malheureusement, il est moins en rythme depuis sa blessure à la cheville en février. L’absence d’Antoine Griezmann se fait encore sentir dans le jeu des Bleus. Il est donc nécessaire de changer d’animation, voire de système.

Le sélectionneur dispose également d’un bon réservoir. Barcola et Olise, entrés en jeu hier soir, peuvent prétendre à une place de titulaire. Si le tandem Mbappé-Dembélé a déçu, au vu de leur forme actuelle, Randal Kolo Muani a paru moins éclatant que ses coéquipiers. Sa place est clairement menacée pour dimanche, mais au détriment de qui ? Michael Olise possède ces précieuses qualités de créateur, si manquantes jeudi soir, mais il se distingue par des débuts timides en équipe nationale, tandis que Bradley Barcola a déjà séduit par ses qualités de percussion. Qu’en est-il du positionnement de Mbappé et de Dembélé alors ?

« La créativité est difficile dans un contexte où l’on commet trop d’erreurs techniques, pas seulement au milieu, mais aussi dans la défense lorsqu’il s’agit de ressortir le ballon. Nous avons les éléments nécessaires pour constituer une équipe équilibrée, comme on l’a vu en seconde période. Nous avons réalisé de meilleures choses avec quasiment les mêmes joueurs », a assuré le sélectionneur à la fin du match à Split. Enfin, le schéma à quatre défenseurs ne devrait pas changer. Upamecano pourrait néanmoins intégrer le onze de départ, tout comme Théo Hernandez, plus offensif, à la place d’un Digne sérieux. Même s'il est rare de le voir aussi en difficulté, il est difficile d'imaginer Jules Koundé sortir de l’équipe.