Après plusieurs mois d’inactivité, OUMAR SOLET a signé avec l’Udinese en octobre 2024, bien que son inscription officielle ne soit devenue effective qu’en janvier 2025. Depuis ses débuts en Serie A le 4 janvier contre l’Hellas VÉRONE, le défenseur français de 25 ans s’est rapidement affirmé comme un pilier de la défense frioulane. En dix matchs, il a été élu deux fois MVP, a figuré trois fois dans l’équipe de la semaine et une fois dans l’équipe du mois, et a contribué à six clean sheets pour son équipe. Ces performances remarquables ont attiré l’attention de plusieurs grands clubs italiens. En exclusivité, l’ancien roc défensif de l’OL se confie au micro de Foot Mercato.
Foot Mercato : Avant l’Udinese, tu as connu une fin d’aventure un peu particulière avec le RB SALZBOURG. Peux-tu nous en dire plus sur ce départ ?
OUMAR SOLET : J’arrivais à un an de la fin de mon contrat à SALZBOURG. Ils souhaitaient me vendre, ce qui est légitime. Quant à moi, je désirais franchir un nouveau cap et vivre une nouvelle étape. Plusieurs clubs étaient intéressés, notamment en Allemagne, mais cela ne s’est pas concrétisé comme prévu. J’ai dû revenir à SALZBOURG à cause de problèmes lors des visites médicales qui ont échoué. Finalement, je n’ai pas pu partir. Le mercato avançait et à la fin de la période, il fallait que nous trouvions un projet, car SALZBOURG m’avait clairement indiqué que mon avenir ne faisait plus partie de leur projet. Dans le football, il y a également une dimension économique. Quand ils ont réalisé que le mercato était clos et qu'ils ne pouvaient plus me vendre, j'ai dû discuter avec eux pour trouver la meilleure solution. J'avais passé de belles années au RED BULL SALZBOURG, quatre ans d’apprentissage, notamment avec la Ligue des Champions… Nous avons décidé ensemble d'accepter une résiliation de contrat. J’étais au courant de l’intérêt de l’Udinese, et dès que l'occasion s'est présentée, j'ai sauté sur l'occasion.
FM : Pourquoi avoir choisi de rejoindre la Serie A ?
OUMAR SOLET : Plusieurs équipes me suivaient, mais durant le mercato, j’ai ressenti qu’elles n’étaient peut-être pas totalement sûres de vouloir me recruter. Cela arrive dans le football. Je pense que les clubs savent quel type de joueur je suis. Étant à SALZBOURG, cela n’a peut-être pas aidé ma situation. Je ne sais pas ce qui a freiné certains clubs de ne pas répondre à la demande de SALZBOURG. J'ai dû faire preuve de patience. Même si je n'ai pas pu finaliser un transfert lors de ce mercato, j’avais confiance en moi, peu importe le club où je me retrouverais. J’étais convaincu de pouvoir réaliser de belles performances et de montrer mon niveau. L’Udinese est un bon club en Italie. Je suis arrivé sans crainte, ayant besoin de jouer dans un grand championnat. Certes, jouer à SALZBOURG me permettait de disputer la Ligue des Champions, mais le championnat est tout aussi important. Maintenant, je joue en Serie A, reconnue parmi les meilleurs championnats au monde.
FM : Peux-tu nous parler de ton intégration en Serie A ? Tu as pu compter sur de nombreux francophones, tels que FLORIAN THAUVIN, HASSANE KAMARA ou ISAAK TOURÉ.
OUMAR SOLET : Dès que j'ai signé à l’Udinese, juste après le mercato et ma résiliation de contrat, je suis arrivé immédiatement. J'ai passé 3-4 mois sans jouer jusqu’à janvier, ce qui m'a permis de me connecter avec l’équipe, surtout avec les francophones. FLORIAN THAUVIN, HASSANE KAMARA, ARTHUR ATTA, ISAAK TOURÉ, ainsi qu’un Belge, CHRISTIAN KABASELE, ont facilité mon intégration. J’ai beaucoup appris en les observant et en analysant notre équipe, cela m'a aidé à cerner nos forces et nos faiblesses pour débuter les matchs avec détermination.
FM : Parle-nous de ta relation avec FLORIAN THAUVIN.
OUMAR SOLET : C’est notre capitaine. Depuis mon enfance, j’admire FLO THAUVIN, il a toujours été un très grand joueur. Il a accompli d'énormes choses, surtout à MARSEILLE, et aujourd’hui, je suis impressionné par ce qu'il réalise au quotidien. Il est un joueur essentiel pour nous. À mon arrivée, il m'a rapidement pris sous son aile en me prodiguant des conseils tous les jours. C’est une belle personne et je suis ravi de le côtoyer, car au-delà de son talent, c'est un joueur exemplaire, ayant même remporté la Coupe du Monde.
FM : Tu as aussi ALEXIS SANCHEZ parmi tes coéquipiers, une grande légende du football. Quel impact a-t-il sur l'équipe ?
OUMAR SOLET : C’est similaire à FLO. ALEXIS SANCHEZ, c'est une carrière impressionnante, il a évolué dans les plus grands clubs du monde. Quand nous étions petits, nous le voyions à la télévision, ses performances à ARSENAL et à BARCELONE étaient éblouissantes. Avoir un joueur comme lui dans notre équipe est précieux, il possède une grande expérience. Il est motivé, déterminé et très professionnel. C’est un joueur impressionnant dont nous, les plus jeunes, pouvons apprendre énormément. Sa présence est très bénéfique pour nous, il donne des conseils et interagit constamment.
FM : Tu réalises une belle saison à l’Udinese, au point d'attirer l'attention de grands clubs européens. Comment réagis-tu aux rumeurs à ce sujet et quels sont tes objectifs pour les mois à venir, notamment avec le mercato qui approche ?
OUMAR SOLET : Honnêtement, je ne suis pas quelqu'un qui suit de près ce qui se dit sur les réseaux sociaux ou dans les médias à mon sujet. Je reste concentré sur mes performances ici. C’est flatteur d’entendre parler de l’intérêt de grands clubs, mais pour l’instant, je me concentre sur ce que je fais avec l’Udinese. Mon objectif est de bien terminer cette saison et de remplir les objectifs collectifs que nous avons au club. Si nous atteignons ces objectifs, je serai heureux et personnellement, je vise à réaliser de bonnes performances et à être constant dans mes jeux.
FM : À UDINE, vous avez une équipe très cosmopolite avec des joueurs de nombreuses nationalités, dirigée par un coach allemand. Cela rend-il l'équipe plus polyvalente ?
OUMAR SOLET : Comme on le sait, le football ne se joue pas en fonction des langues, mais par ce que l’on produit sur le terrain. Peu importe la langue parlée, sur le terrain, nous nous comprenons. La diversité des nationalités est bénéfique mais ce qui prime, c'est notre performance. Avoir un entraîneur allemand, c'est différent pour l’Italie. Mais je pense que cette variété est enrichissante. Il y a de bons joueurs et des bons entraîneurs partout. Chacun contribue à façonner l'équipe. Nous avons réussi à construire quelque chose ensemble malgré nos différences culturelles. Certes, nous ne nous positionnons pas parmi les toutes meilleures équipes d’Italie, mais nous sommes compétitifs. Je crois que nous allons réaliser une bonne fin de saison. Rien n'est encore joué.
FM : Quelle équipe t’a le plus impressionné en Italie cette saison ?
OUMAR SOLET : Depuis mon arrivée, j’ai deux équipes en tête, mais je mettrais le NAPOLI en premier. C’était un match très compliqué. Nous avons bien géré la situation et j’ai aimé la performance de notre équipe. Ils nous ont cependant donné du fil à retordre. Ensuite, je dirais que même si j’ai été expulsé, COMO a montré de belles choses. Mais il reste encore de grosses équipes à affronter cette saison, comme l’INTER, BOLOGNE, la JUVENTUS, l’AC MILAN et la FIORENTINA.
FM : Quels joueurs t’ont le plus marqué en Serie A ?
OUMAR SOLET : Je n’ai pas encore joué contre toutes les équipes. Si je devais en citer deux, je prendrais LUKAKU. Opposer LUKAKU, c’est un défi à ne pas prendre à la légère. Tu dois être concentré et attentif à chaque détail, car un attaquant comme lui peut punir la moindre erreur. En deuxième, je nommerais GUSTAV ISAKSEN de la LAZIO. Il est très dangereux par sa vitesse et a souvent réussi à nous mettre en difficulté. Nous en ressortons avec un match nul à la LAZIO, un bon point pris.
FM : Ressens-tu une forme d’appréhension en jouant contre des clubs historiques dans des stades mythiques comme le SAN SIRO ?
OUMAR SOLET : Non, je ne me préoccupe pas de l’ambiance autour de moi. Que ce soit au SAN SIRO, à BLUEENERGY ou au MARADONA, ma concentration est sur mon équipe et notre jeu. Ces stades sont impressionnants, mais cela ne m’affecte pas autant. Mon unique objectif est de réaliser de bonnes performances.
FM : En ce qui concerne ta découverte de la ville et du pays, comment s'est déroulée ton adaptation ? Es-tu satisfait de ton expérience en Italie ?
OUMAR SOLET : Oui, l’Italie m plaît. C'est un pays avec un excellent championnat, un bon niveau de jeu, et la nourriture est savoureuse. Je suis très heureux d'être ici, donc tout irait bien si je devais prolonger mon séjour. Cependant, je prends mes décisions de manière pragmatique. Je me sens capable de m’adapter partout, car je cherche à réaliser mes rêves, à jouer et à performer, peu importe où je me trouve.
FM : Quelles différences observes-tu entre le football italien et le football français ?
OUMAR SOLET : Je n’ai pas beaucoup joué en France, mais j’observe certains matchs de LIGUE 1. Je pense que la LIGUE 1 a considérablement progressé. L’Italie a connu des hauts et des bas, mais elle a su se relever ces dernières années. Les deux championnats ont élevé leur niveau de jeu. Chaque championnat propose des styles de jeu distincts. En Italie, tout dépend du système de jeu adopté, et cela fait la différence avec d'autres championnats.
FM : Suis-tu toujours l’OL et la LIGUE 1 ? Te verrais-tu revenir en France ?
OUMAR SOLET : Honnêtement, je me vois bien partout. Mon but est de réaliser mes rêves. J'aspire à devenir l'un des meilleurs défenseurs au monde. Je me concentre sur mes performances. Si l'occasion de jouer en France, en Angleterre, en Allemagne, en Italie, en Espagne… se présente, alors cela m’ira. Je suis très heureux à l’Udinese et je ferai tout pour ce club qui me fait confiance.
FM : D’un point de vue personnel, avec 25 ans, tu as vécu de belles saisons à SALZBOURG et maintenant en Italie. Pour ta sélection nationale, tu as des origines variées : France, Centrafrique, Côte d'Ivoire. As-tu déjà fait ton choix ou continues-tu d’y réfléchir ? As-tu eu des contacts concrets avec les fédérations ?
OUMAR SOLET : Représenter un pays est une grande fierté. J’aimerais avoir cette opportunité un jour. Pour l’instant, je me concentre sur mon travail à l’Udinese. Mon attention est entièrement tournée vers mon équipe et mes performances. Je veux donner le meilleur de moi-même, et pour le reste, nous verrons ce que l’avenir nous réserve. Je serai très fier de représenter un de mes pays un jour.