L’Uruguay, sous la direction de Marcelo Bielsa, traverse une période de profondes mutations suscitant curiosité et espoirs. Depuis l’arrivée de l’Argentin à la tête de la sélection, le football uruguayen a amorcé un tournant radical dans son style de jeu et ses priorités tactiques. Connue pour sa philosophie exigeante et son pressing intense, Bielsa insuffle une nouvelle dynamique à une équipe qui, ces dernières années, montrait des signes de fatigue, notamment avec une génération dorée en fin de cycle. Les premiers matchs sous sa conduite ont révélé une équipe plus rapide et agressive, cherchant constamment à récupérer le ballon haut sur le terrain et à imposer une pression continue à l’adversaire. Cependant, cette transition, bien que prometteuse, n’est pas sans défis. Le "Loco" Bielsa, fidèle à sa réputation de perfectionniste, doit également jongler avec les attentes d’un pays passionné de football, attaché à ses valeurs traditionnelles de combativité et de solidarité. Malheureusement, ce mélange peut parfois s’avérer explosif, surtout en cas de résultat insuffisant.
Le sélectionneur Marcelo Bielsa s’est exprimé en conférence de presse après la défaite (1-0) contre l’Argentine à l’Estadio Centenario, lors de la 13e journée des éliminatoires sud-américaines pour la Coupe du Monde 2026. Il a déploré les rares occasions de but générées par la Celeste : « le point négatif est le manque flagrant de menace. Dans les moments où nous dominions, nous n’avons pas su le traduire en situations dangereuses. En première mi-temps, nous avons joué à notre niveau, mais nous n’avons pas créé de danger, et cela s’est poursuivi dans le reste du match. Le point positif est que nous avons joué sur un pied d'égalité durant la première mi-temps. Dans les 15 dernières minutes de cette première période et durant la majeure partie de la seconde, nous n’avons pas réussi à créer la moindre occasion d’attaque. » En effet, l’Uruguay, pour la deuxième fois depuis l’arrivée de Bielsa, a terminé un match sans générer une seule occasion de but. Bien que le pressing intense et la philosophie de jeu offensive du "Loco" commencent à prendre forme, l’équipe peine encore à trouver son rythme et à concrétiser ses occasions. Cette défaite souligne les défis du renouvellement d’une génération en fin de cycle, face à une Argentine toujours dominante.
Critiqué pour ses choix tactiques, Bielsa a justifié lors de la conférence de presse son choix de ne pas faire entrer Luciano Rodríguez, malgré le manque de créativité de l’équipe : « aujourd'hui, trois joueurs sont entrés en attaque : Brian Rodríguez, Aguirre et Viñas. Luciano réalise un excellent début de saison à Bahía et mérite du temps de jeu. Mais au regard de mes décisions, la question est de savoir si son inclusion aurait été la meilleure option. J’ai préféré opter pour d'autres alternatives. Je prends ma part de responsabilité en cas de défaite de l’Uruguay, car notre équipe doit défendre tout en étant constamment en attaque, prête à déséquilibrer. Les individualités parlent d'elles-mêmes ; si une équipe comme la nôtre, avec des joueurs comme Valverde, Bentancur, Darwin, Pellistri et Araújo, ne parvient pas à créer des occasions, ma responsabilité est engagée face à la combinaison de talents exceptionnels qu’elle possède. » Cette absence de menace offensive, surprenante étant donné l'approche offensive de Bielsa, avait déjà été remarqué lors de la visite de la Celeste au Venezuela. Ce match, joué le 10 septembre 2024, s’est terminé sur un pauvre 0-0, en plein milieu d'une série de sept matchs sans victoire.
Cette série comprenait un match contre le Pérou à Lima, où l’Uruguay a perdu (0-1), ne parvenant à générer qu’une seule occasion et un seul tir en seconde période. Sous le mandat de Bielsa, l’équipe a connu d’autres matchs sans occasion, comme les nuls contre le Brésil à Bahia lors des éliminatoires et à la Copa América, où elle n’a enregistré que deux occasions. La même situation s’est produite contre le Paraguay au stade Centenario. Vendredi, face à l’Argentine, l’équipe de Bielsa est repartie frustrée par la défaite et le manque d’opportunités. Enfin, Bielsa a évoqué son approche du prochain match de qualification contre la Bolivie, qui se jouera au stade El Alto, à 4 000 mètres d'altitude : « nous savons que jouer en altitude, même pas à La Paz mais à plus de 4 000 mètres, complique un match. Cependant, il est certain que plusieurs joueurs qui ont participé aujourd’hui ne joueront plus. Je m’attends à ce que le match se déroule avec les limites que l’altitude impose aux performances physiques, mais notre objectif reste de gagner et de croire en nos capacités », a-t-il conclu. Après la défaite contre l’Argentine, la Celeste a perdu la deuxième place du classement et est désormais loin derrière le leader, l’Albiceleste (28 points), tout en étant dépassée par l’Équateur (22 points) et le Brésil (21 points). Une réaction est donc vivement attendue...