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Belgique : Rudi Garcia a déjà répondu aux critiques

Perdre 2-0 contre l’Ukraine avant de l’emporter 3-0 à domicile, un souvenir typiquement français, mais qui est désormais également belge. À l’instar des Bleus en 2013, lors des éliminatoires de la Coupe du monde 2014, dans un match fondateur de l’ère Didier Deschamps, les Diables Rouges ont vécu la même situation ce dimanche soir. Avec un nouveau projet sous la houlette du sélectionneur Rudi Garcia, la Belgique n’avait pas le temps de faire des ajustements, car elle devait gérer une double confrontation cruciale. Troisième de son groupe en Ligue des Nations, derrière la France et l’Italie, la sélection belge affrontait l’Ukraine, qui avait terminé deuxième en Ligue B. Le vainqueur de cette confrontation allait soit se maintenir (Belgique) soit être promu (Ukraine) en Ligue A. La Belgique souhaitait donc défendre sa place dans l’élite.

Le premier match s'est déroulé jeudi dernier à Murcie en Espagne, et Romelu Lukaku a ouvert le score à la 40e minute. Cependant, la Belgique a ensuite connu une débâcle en concédant des buts d'Oleksiy Hutsulyak (66e), Vladyslav Vanat (73e) et Illya Zabarnyi (78e), s'inclinant finalement 3-1. La Belgique se retrouvait alors dans une situation délicate. À l'issue de la rencontre, Rudi Garcia avait le visage grave : « Nous allons chercher des explications, car cela reste inexplicable. L'Ukraine égalise sur une erreur de notre part. Cela servira à nos jeunes joueurs, qui doivent prendre leurs responsabilités. Nous avons perdu de deux buts à la mi-temps des deux confrontations. Cela ne devrait pas se reproduire, et nous ne pouvons pas l’accepter. J'attends d'eux une réaction cette fois. Nous devrons être intelligents et dynamiques. » Tout le monde attendait donc un exploit ce dimanche à la Cegeka Arena du KRC Genk, et l'équipe a répondu présente.

Tout comme la Belgique avait perdu sa concentration à la fin du match aller, l’Ukraine en a fait les frais durant les dernières minutes du match retour. Maxim De Cuyper (70e) et Romelu Lukaku (75e, 86e) ont réussi à renverser la situation avec un doublé. Grâce à cette victoire 3-0, la Belgique assure son maintien, et Rudi Garcia pose un jalon important pour la suite de son aventure. Privilégiant un milieu composé de Kevin De Bruyne, Nicolas Raskin et Hans Vanaken, Rudi Garcia a remporté son pari, ce qui a été apprécié au sein du Plat Pays. « Hans Vanaken a enfin joué un match important. Désormais, Rudi Garcia et la fédération de football reconnaissent qu'il mérite sa chance. Ça a trop duré. Pour lui, associer Vanaken et KDB est évident. Dans un match où il faut marquer, avoir deux "10" pour soutenir Lukaku, qui peut ensuite jouer de manière individuelle, est essentiel. Ce troisième but, fruit d'un jeu collectif de qualité, l’illustre parfaitement. Réunir Hans Vanaken et Kevin De Bruyne dans l’équipe, c'est un progrès pour les Diables rouges. Nous sommes plus forts, Vanaken était à son meilleur niveau », a notamment déclaré le consultant Marc Degryse sur VTM.

La presse belge est également enthousiaste. La Dernière Heure évoque une "Remontadiable" et met en avant la titularisation précieuse d'Hans Vanaken : « Il fait bon être supporter des Diables rouges. Confortablement installé chez lui, Domenico Tedesco devait se demander qui était ce joueur. "Vanaken ? Jamais entendu parler." L’ancien entraîneur a choisi d’ignorer le meneur de jeu brugeois malgré son niveau constant au fil des saisons. Bien qu’il ait déjà la trentaine, Vanaken a encore beaucoup à apporter à cette équipe belge. » Pour L’Avenir, ce match est un tournant : « Les Diables sont lancés avec Rudi Garcia en Ligue A. » De son côté, Le Nieuwsblad titrait sur le retournement de situation de cette rencontre : « Quel retournement de situation. » Ce média souligne que Rudi Garcia a dissipé les doutes qui pesaient sur lui : « Le sélectionneur national a accompli cela en deux jours. Les Diables rouges ont joué un excellent match. Un rythme élevé et un acharnement qui contrastent avec ce que l’on a vu jeudi à Murcie. C’était nécessaire, car les choix de l’entraîneur suscitaient déjà des interrogations. »

Enfin, Het Laatste Nieuws partage cette vision et évoque cette première pierre dans le projet de Rudi Garcia : « Le début d’un nouveau départ. » Une satisfaction également partagée par l’intéressé. Après la rencontre, Rudi Garcia a laissé éclater sa joie : « Je leur ai déjà dit que nous pouvions le faire. Ce n'est pas un problème de mentalité, mais de confiance. Quand l’Ukraine a égalisé jeudi sur une erreur individuelle, nous avons été plus inquiets que réactifs. Ce soir, je savais qu’en leur redonnant confiance, en leur faisant comprendre qu'ils avaient individuellement et collectivement la qualité, nous pouvions y arriver. Et nous l'avons fait, ce n'était pas gagné. Avec cet état d’esprit, nous pouvons aller loin. J'espère que ce soir marque un tournant. Nous entamons les éliminatoires de la Coupe du Monde, évidemment dans l'objectif de gagner tous nos matches. » Le nouveau défi pour l’ancien entraîneur de Lille, Marseille et Lyon sera de qualifier la Belgique pour une quatrième Coupe du monde consécutive, et pour éviter les barrages, il faudra terminer premier d’un groupe composé de la Macédoine du Nord, du Pays de Galles, du Kazakhstan et du Liechtenstein.