Certains craignaient une purge, mais nous avons finalement assisté à un naufrage collectif. Sur la pelouse du Stadion Poljud, l’équipe de France a complètement raté son match ce jeudi soir. Logiquement battus (0-2) par la Croatie en quart de finale aller de la Ligue des Nations, les Bleus ont livré une prestation catastrophique, particulièrement en première période, avec une défense totalement dépassée. Alignés en 4-3-3, avec un quatuor défensif composé de Lucas Digne, William Saliba, Ibrahima Konaté et Jules Koundé, les hommes de Didier Deschamps ont montré une faiblesse préoccupante.
Fragiles et timides, coupables d'innombrables pertes de balle et souvent en retard dans les duels, les Bleus ont fini par craquer logiquement peu avant la demi-heure de jeu. Koundé, pris de vitesse, a laissé Perišić centrer, et Budimir a devancé Saliba pour ouvrir le score de la tête (1-0, 26e). Hors sujet durant tout le premier acte, la défense française a été crucifiée juste avant la pause… Profitant des largesses défensives tricolores, Perišić, opportuniste au second poteau, a trompé Maignan d’une superbe demi-volée du droit au sol dans le petit filet opposé (2-0, 45+1e).
Ce score aurait même pu être plus lourd sans le penalty repoussé par Mike Maignan après seulement 8 minutes de jeu. Conscient des difficultés de son arrière-garde, Didier Deschamps a réagi logiquement à la mi-temps en lançant Dayot Upamecano à la place de Konaté, totalement dépassé en première période (1 duel remporté, 3 ballons perdus, une faute et fautif sur le penalty concédé). Dans le sillage de la prestation catastrophique du défenseur des Reds, noté 3 par la rédaction FM, Jules Koundé a également montré ses limites. Souvent pris de vitesse par Ivan Perišić, le joueur du Barça a largement déçu, tout comme Saliba.
Coupable de nombreuses erreurs de relance et pris dans les airs sur l’ouverture du score de Budimir, le roc des Gunners n’a clairement pas rassuré, tandis que Lucas Digne, sans commettre de grosses erreurs, n’a pas été efficace près de la surface croate. Le tableau général est préoccupant malgré une seconde période plus convaincante. Certes, la défense n’est pas la seule responsable de la débâcle tricolore, surtout face à un entrejeu français inexistant et à la performance globalement ratée d’Ousmane Dembélé, mais il ne fait aucun doute que la prestation de l’arrière-garde des Bleus alimentera de nombreux débats dans les heures à venir.
Interrogé au micro de TF1 après la défaite, Dayot Upamecano a reconnu une première mi-temps totalement ratée. « On a mal commencé le match, on a perdu beaucoup de ballons, on n'était pas là dans les duels. Il y a eu une bonne réaction en deuxième période et nous allons jouer la qualification au Stade de France maintenant. Restons positifs et essayons de renverser la situation en France. Il reste un match, nous allons tout donner, nous jouons à domicile et j'espère que nous offrirons un autre match. » Cet optimisme était également présent dans le discours de Mattéo Guendouzi, également questionné sur la déconvenue des Bleus.
« Je pense que nous avons raté notre première mi-temps, nous avons perdu des ballons que nous ne perdons pas d'habitude, nous manquions d'agressivité. Il y a du positif en deuxième, même si nous n'avons pas été efficaces, il reste un match retour. Si nous jouons comme en deuxième période, nous pouvons passer. Il faut respecter la Croatie. Chacun a eu sa mi-temps, ils ont été efficaces, pas nous, mais c'est tout. Nous savons qu'avec un but, tout peut changer. Le prochain but sera important, à nous d'attaquer fort. Nous y croyons, » a déclaré le milieu de terrain de 25 ans avant l'intervention de Didier Deschamps, forcément frustré par le scénario de ce premier choc et par la performance de sa défense.
« Notre première mi-temps n'est pas bonne. Nous avons fait un bon début, mais avec des pertes de balles et des erreurs techniques, nous avons donné des opportunités à l'adversaire. Ils ont des qualités, mais nous les leur avons offertes sans qu'ils aient besoin de les chercher. Il y a le penalty que Mike arrête, nous avons souvent glissé. Le ballon, nous ne le maîtrisions pas assez. Ils ont bien défendu et nous n'avons pas trouvé l’efficacité. Nous devons désormais tirer un exemple de cette situation, comme contre l'Ukraine en 2013. Cela dépend de nous. Je le répète, tout ce que nous avons pu leur donner en première mi-temps, nous avons été punis. Nous sommes partis avec de bonnes intentions, mais nous avons accumulé trop de déchets techniques. » Une chose est certaine, pour créer l'exploit, l’équipe de France devra retrouver une défense solide.