C'est un bilan toujours attendu par les observateurs du football français. La DNCG a récemment publié son rapport annuel sur la situation économique de nos clubs professionnels. Ce document fait le point sur la saison dernière (2022/2023) et permet d'évaluer l'état des finances des clubs. Premier constat : les pertes cumulées de la Ligue 1 s'élèvent à 164 millions d'euros. Cela reste significatif pour les 18 clubs, mais c'est tout de même une amélioration par rapport à l'année précédente, qui avait enregistré un déficit de 273 millions d'euros. L'évolution représente tout de même une réduction de 40 %.
Dans le précédent rapport, le PSG et l'OL concentraient 77 % de ces pertes (209 millions d'euros à eux deux). Cette fois, le club de la capitale (60,3 millions d'euros) est accompagné de l'OM (39 millions d'euros) parmi les principaux acteurs. Ces deux équipes, qui font actuellement la une de l'actualité suite à l'affaire des banderoles contre Adrien Rabiot, représentent à elles seules 60 % du déficit global de la Ligue 1. À cela s'ajoutent l'OGC Nice et l'OL, qui suivent de près avec respectivement 26,7 millions d'euros et 25,7 millions d'euros de pertes nettes. Ces quatre clubs cumulent ainsi 151 millions d'euros des 164 millions d'euros de pertes totales du championnat de l'année précédente, soit 92,5 %.
On peut donc constater que les clubs phares de notre Ligue 1, dont les actionnaires ont les moyens de combler les déficits, sont à l'origine de ces pertes. En revanche, les clubs de moindre envergure, contraints d'équilibrer leurs finances, portent une attention particulière à leur bilan de fin de saison. D'ailleurs, 8 d'entre eux (LOSC, Angers, Lens, Toulouse, Brest, Reims, Nantes et Montpellier) terminent avec des comptes dans le vert, tandis que 10 autres (Rennes, Saint-Étienne, Le Havre, Auxerre, Strasbourg, Monaco, OL, Nice, OM et PSG) finissent dans le rouge. Lille, meilleur élève l'année dernière avec 30 millions d'euros de bénéfices, maintient sa position en 2022/2023 avec un résultat de +16,8 millions d'euros.
La diminution du déficit global de notre championnat s'explique par plusieurs facteurs. Les droits audiovisuels ont légèrement augmenté (723 millions d'euros contre 706 millions en 2022/2023), tout comme les revenus issus des sponsors (718 millions contre 678 millions), du merchandising (836 millions contre 737 millions) et des transferts (500 millions contre 474 millions), ce qui aide à compenser la hausse des salaires et des charges sociales (5 % d'augmentation), ainsi que d'autres coûts (+7 %). À ce titre, le PSG, avec 658 millions d'euros, représente à lui seul plus d'un tiers (35 %) de la masse salariale globale des clubs de Ligue 1 (soit 658 millions sur un total de 1,84 milliard d'euros).
Dans ce classement, l'OL suit avec 161,9 millions d'euros de rémunérations envers son personnel, puis l'OM (148,2 millions d'euros) et enfin Rennes (111,6 millions d'euros) et Monaco (104,8 millions d'euros). D'autres chiffres importants concernent les revenus liés aux droits TV et le déséquilibre entre les clubs. En 2022/2023, quatre équipes se sont partagé 50 % des revenus (le PSG 24,6 %, Lens 9,7 %, l'OM 9,3 % et le LOSC 6,6 %). En plus de cette disparité marquée, les revenus des droits audiovisuels représentent en moyenne 28 % des recettes des clubs de Ligue 1, avec des variations considérables selon les équipes. C'est un vrai enjeu pour l'avenir, d'autant plus que les droits de diffusion ont chuté avec l'arrivée de DAZN, laissant présager d'autres surprises à venir.
Angers : + 11,889 M€ Auxerre : - 13,955 M€ Brest : + 1,646 M€ Le Havre : - 13,626 M€ Lens : + 7,587 M€ LOSC : + 16,891 M€ Monaco : - 17,961 M€ Montpellier : + 2,000 € Nantes : + 103,000 € OL : - 25,737 M€ OM : - 39,084 M€ Nice : - 26,707 M€ PSG : - 60,340 M€ Reims : + 669,000 € Rennes : - 208,000 € Saint-Étienne : - 1,680 M€ Strasbourg : - 14,225 M€ Toulouse : + 7,077 M€