La carrière d'Alvaro Morata n'est pas un long fleuve tranquille. Espoir du Real Madrid, il a été frustré par un manque de temps de jeu, s'est révélé en Italie mais n'a jamais vraiment brillé dans son pays. Il a connu des allers-retours entre le Real, la Juventus et l'Atlético de Madrid, avec un passage par Chelsea. L'image qu'il renvoie est ambivalente : un vrai combattant sur le terrain mais dont l'efficacité est trop aléatoire pour le considérer comme un attaquant de classe mondiale.
Cela ne l’a pas empêché d’être le capitaine de la Roja lors du dernier Euro victueux, mais là encore, tout n’a pas été facile. Les critiques ont fusé, tant sur son niveau de jeu que sur son moral. Au cœur du tournoi, il avait laissé entrevoir sa mélancolie, exprimant un sentiment d’épanouissement ailleurs que dans son pays. Il a donc décidé de répondre à l'appel de l'AC Milan peu après l'Euro, persuadé que l'atmosphère autour de lui ne ferait qu'empirer.
Cependant, rien ne s'est passé comme prévu chez les Rossoneri, qui ont connu une saison médiocre, et Morata a de nouveau décidé de partir, cette fois en prêt au Galatasaray en Turquie. S'il se dit heureux dans son nouveau club, où il a marqué 2 buts en 5 matchs, il regrette clairement son départ de l’Atlético l'été dernier, comme il l'a expliqué avec une sincérité troublante au micro d'El Larguero.
« Cet été, j'aurais dû réfléchir davantage. Inutile de le dire maintenant, mais j'aurais dû me demander si je devais quitter l'Atlético. Quand on ne se sent pas bien dans certains aspects de sa vie, on prend des décisions erronées. Pas seulement dans le football, cela arrive dans tous les domaines. (…) Si j'avais pu revenir en arrière, je n'aurais pas choisi de quitter l'Atlético. En arrivant ici, je réalise que je ne voyais pas la réalité en face. Nous venions d’être champions d'Europe, à l’Atlético, de plus en plus de personnes m’appréciaient et me comprenaient. Mais ce sont des choix que l'on doit faire dans sa carrière », a-t-il confié pour expliquer son passage à Milan.
« Ce sujet me préoccupait, j’y pensais pendant l’Euro. L'entraîneur de l'AC Milan, Fonseca à l'époque, m'appelait tous les jours et, à ce moment-là, j'avais besoin de me sentir aimé. Avec le recul, Cholo m'appréciait également », a-t-il poursuivi. Sensible, Morata a suivi son ressenti du moment en juillet dernier, et cela n'a pas porté ses fruits. « Si quelqu'un m'avait dit que je faisais une erreur ? Mon père a été le premier à me le dire », a-t-il ajouté. L'aventure milanaise a rapidement pris une tournure difficile. « Soudain, les choses se sont compliquées. Quand on commence à sentir qu'on est un problème, je préfère partir. J'ai eu la chance qu'on me propose une expérience familiale dans le plus grand club de Turquie, et j'ai décidé d’y aller. Ce n'est pas définitif, j'ai un contrat jusqu'en janvier prochain, ce qui est un peu étrange, même si cela ne me dérangerait pas d'y rester. Je suis content, je me suis bien adapté, mais j'ai un contrat avec l'AC Milan ». Et compte tenu de son parcours, on peut s'attendre à tout avec Alvaro Morata !